La pénurie d'eau qui a sévi dans le monde va-t-elle être un moteur d'innovation technologique ? C'est ce que veut croire Nebia, une start-up née à San Francisco. Elle promet, grâce à un pommeau de douche, de réduire de 70 % la consommation d'eau d'une douche.

 La Californie étant touchée en plein cœur – elle affronte une véritable sécheresse –, de plus en plus de start-up planchent sur des techniques qui permettent de transformer les eaux usées en eau potable. C'est le cas aux États-Unis, où la communauté technologique prend le problème à bras le corps. L'université de la Singularité, basée sur le campus de la Nasa, à Mountain View, a ainsi lancé avec Gavin Newsom, l'ancien maire de San Francisco, « Impact Challenge », un concours d'innovation globale dont les résultats seront connus fin octobre.

Mais ce qui est intéressant, c'est que cette sécheresse pousse le monde entier à trouver des solutions. En Israël, l'usine d'Ashkelon répond aux besoins en eau potable de plus d'un million de personnes en utilisant l'eau de mer. La technologie utilisée est celle de l'osmose inverse : l'ultrafiltration du sel au travers de membranes, tout comme en Algérie à l'usine El Magtaa qui produit plus de 500 000 mètres cubes d'eau potable chaque jour. En Inde, Devlina Das, chercheuse à la VIT University, veut se servir de l'énergie solaire pour transformer de l'eau usée en eau potable. Une solution idéale pour les zones arides... Sa cible ? L'extraction du dichlorvos, un produit très toxique, grâce à des polymères modifiés. Mais la vraie révolution pourrait venir de la filtration par nanotechnologies : on chasse les bactéries grâce des nanoparticules qui émettent des ions. « Cela permettra à terme de sauver des millions de vies », estime Thalappil Pradeep, professeur à l'Indian Institute of Technology de Madras. Intéressant, car le système qu'il défend est bon marché, il ne coûte pas plus de 2,5 dollars par an et par famille.

Or, si les technologies permettent de faire boire la planète, elles permettront bientôt de produire… du carburant. C'est ce sur quoi planche General Electric, tout comme la Marine américaine à travers son Naval Research Laboratory, qui a fait voler un modèle réduit d'avion avec du carburant produit à partir d'eau de mer. La concentration de CO2, 140 fois plus importante dans l'océan que dans l'air, y est capturée tout comme l'hydrogène, par un processus d'électrolyse puis liquéfiée. Un peu de patience cependant : il faut encore compter une bonne dizaine d'années avant que les navires puissent produire à bord la totalité de leur propre carburant !

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